Canalblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ProfesseurRP
ProfesseurRP
Publicité
Archives
Pages

Le continent américain, entre tensions et intégration régionale

 

Fin 2014, le président des E-U décide levée embargo sur Cuba (rappel origine embargo). Au printemps 2014, 10 pays d’Am Sud ont créé un « G10 du pétrole » pour coordonner politiques nationales de gestion de ressources pétrolières et en faire un levier pour le développement => 2 décisions révèlent d’abord capacité d’un Etat du Nord de changer le destin d’un pays du Sud du continent et ensuite la volonté des pays du Sud du continent de chercher à s’émanciper des E-U et de s’intégrer davantage dans la mondialisation.

- Amérique : Am Nord (Canada+E-U+Mexique si point de vue géopolitique et économique) / Am centrale+Caraïbes /Am du Sud (de Colombie à Chili). Am. Latine (langue latine : espagnol + portugais) = Am sud + centrale + Mexique.

Continent d’une 30aine de pays avec notamment : un des pays les plus pauvres du monde (Haïti) ; seule hyperpuissance mondiale (E-U) ; 9 milliardaires sur 10 selon classement Forbes 2014 ; 10 1ères villes les plus dangereuses du monde en Am latine ; présence d’un pays émergent de 1er plan (Brésil) => continent marqué par forts contrastes et mondes très diversifiés qui entretiennent toutefois relations.

Dans quelle mesure les contrastes économiques et culturels du continent américain provoquent-ils des tensions ? Quelles sont les logiques des associations régionales ?

 

I Un continent marqué par de nombreux contrastes

A) Disparités de développement à toutes les échelles

> Hiérarchisation des pays du continent (DIAP) : du plus dév au moins dév : E-U-Canada (G8, IDH, PIB, PIB/hab, sources de richesse). Puis « jaguars » : Argentine-Chili-Mexique. Puis Brésil, pays émergent (BRICS). Puis pays intermédiaires : Pérou-Colombie-Venezuela-Equateur-Uruguay. Puis pays peu développés : Am centrale (Honduras, Nicaragua, Guatémala). Puis le seul PMA : Haïti => lien à faire avec insertion dans mondialisation.

> Inégalités entre espaces au sein d’un pays ou d’une ville : par ex contrastes au Canada entre zone frontalière avec E-U et reste du pays. Même constat au Mexique (vidéo dessous des cartes sur le Mexique qui revient sur d’autres aspects du I). Contrastes socio-spatiaux très marqués dans certaines villes sud-américaines : ex des bidonvilles à Caracas (DIAP) Autres ex, notamment entre types de paysans au Brésil (DIAP).

> Inégalités entre populations d’origines diverses : par ex aux E-U entre communautés (DIAP) ; autre ex avec les amérindiens en Bolivie (entre autres).

B) Les contrastes culturels

> Césure culturelle traditionnelle (DIAP) : Am Nord anglo-saxonne + protestante + blanche et Am Latine catho + ibérique découle de conquête coloniale. De nbrses « minorités » (voir carte à commenter en classe).

> mais contrastes culturels trop schématiques et de plus en plus remis en question (DIAP) :

- métissage présent partout par ex E-U, Brésil (50,7% sont considérés comme noirs ou métis d’après le recensement de 2010), Argentine, etc.

- expansion du catho aux E-U et de formes de protestantismes (Evangélistes-Pentecôtistes) en Am Latine.

- échanges et influences culturels : culture US en Am Latine (entre autres produits de Cn et musique pop latina) et forte présence de pop d’Am latine aux E-U (1ère minorité du pays) : ex de la culture hispanique dans les Etats du Sud des E-U : séries, langue (espagnol 2ème langue officielle en Californie, en Floride), musique, etc.

C) Les différences politiques et géopolitiques

Rapide point historique sur période des indépendances et période des régimes dictatoriaux.

> Depuis le milieu des 1990’s, le continent a vu la démocratie se généraliser et les coups d’Etat (exceptions du Honduras en 2009 et du Paraguay en 2012) et régimes militaires disparaître. Elections se passent généralement plutôt bien et l’alternance, signe d’une démocratie vivante et assez stable, est fréquente en dépit  d’un glissement assez marqué vers des gouvernements de gauche ou centre-gauche (Argentine, Brésil, Venezuela, Bolivie, Costa-Rica, Cuba, etc.). Mais il existe des régimes plus libéraux comme la Colombie et le Mexique. Présence de nombreuses femmes à la tête de certains Etats (Brésil, Chili, Argentine) et quelques chefs d’Etat issus d’une ascendance amérindienne (Evo Morales en Bolivie, Hugo Chavez au Venezuela jusqu’en 2013) ou minoritaire (Barack Obama aux E-U).

> Au niveau géopolitique, quelques pays ont une influence majeure à l’échelle mondiale et à l’échelle continentale à l’image des E-U, du Canada ou du Brésil (diplomatie très active, implication dans les affaires du monde, etc.) mais aussi Cuba ou Venezuela tandis que d’autres ne jouent pas un grand rôle (héritage de l’histoire, peu de volonté de prendre part à décisions internationales, faible capacité d’influence, etc.) : Argentine ou Bolivie.

 

II Un continent parcouru par de multiples tensions

Facteurs de tensions nbrx :

- Interventionnisme et présence des E-U sur le reste du continent (rappel et/ou renvoi au chap Hist sur « E-U et le monde depuis 1918 »).

- Inégalités économiques entre pays/entre populations

- Accès aux ressources (par ex en 2005, occupation de puits de pétrole équatoriens par pop locales) et à la terre pour des paysans pauvres (par ex mouvement des sans–terres au Brésil ou question des agriculteurs paraguayens face à l’arrivée de paysans brésiliens).

- Grande mixité des pop (par ex tensions ponctuelles entre noirs et blancs aux E-U)

- Frontières : soit maitrise des espaces frontaliers (par ex tentative de récupération par la Colombie de région  frontière avec Equateur gérée par FARC) soit litiges frontaliers (par ex entre Bolivie-Chili-Pérou : DIAP) soit tensions aux frontières car espaces de flux difficiles à contrôler (par ex entre E-U et Mexique)

- Place et influence des narcotrafiquants (par ex Mexique ou Colombie)

A) Les tensions entre Etats

> Par ex entre E-U et Cuba : tensions politique et géopolitique (point rapide sur la situation)

> Par ex entre Bolivie et Chili : tensions frontalières (point rapide sur la situation)

> Par ex entre Colombie et Venezuela : tensions liées à présence des FARC (DIAP) (pt rapide)

Pour autant, la région se caractérise par une situation relativement atypique à l’échelle mondiale : aucune guerre depuis 1995, crédits militaires investis par les pays latino-américains sont faibles (certains pays ne possèdent même pas d’armée comme le Costa-Rica, Haïti ou le Panama). Par ailleurs, l’Am latine est une zone dite « exempte d’armes nucléaires ».

B) Les tensions internes aux Etats

> Inégalités sociales favorisent violence dans certains quartiers des grandes villes (DIAP) : violence très présente dans bidonvilles du Brésil (quartier de Rocinha à Rio de Janeiro), de la Colombie (Bogota), du Venezuela (Caracas), etc. Contrôle de ces quartiers par les gangs armés, les maras. Zones délaissées par gouvernements sauf dans des cas précis (« nettoyage » par l’armée des favelas brésiliennes pour l’accueil de coupe du monde de football an Brésil 2014 et JO d’été en 2016).

> Régions enclavées en retard éco favorise émergence de rebellions ou concentration de guérilleros par ex les FARC en Colombie ou Sentier lumineux au Pérou dans les 1990’s => zones grises mal gérées par les Etats et conflits armés.

> Revendications d’ethnies pour la reconnaissance de droits ancestraux (indigènes d’Amazonie ou Inuits du grand nord canadien : DIAP) ou pour davantage d’égalité (par ex les amérindiens discriminés par rapport aux pop métisses ou descendantes des européens). Plusieurs pays pourraient être évoqués, mais le cas du Mexique est emblématique (DIAP) : au Chiapas, l’EZLN est un mouvement dirigé par le sous-commandant Marcos. L’armée zapatiste de libération nationale s’oppose au gouvernement mexicain et souhaite obtenir des droits pour les Indiens.

 

III Les logiques d’intégration régionale

Afin de limiter et d’apaiser les tensions ainsi que d’assurer un développement plus homogène sur le continent, les pays se sont regroupés au sein d’organisations régionales depuis les 1990’s. Par ailleurs, les flux qui circulent entre tous les pays du continent favorisent la mise en contact et une forme d’intégration géographique.

A) Les grandes organisations régionales et leurs effets spatiaux

> 2 unions dominantes : ALENA (accord libre échange nord américain) et MERCOSUR (marché commun du sud :  Mercado Común del Sur) : pays concernés-historique rapide-effets économiques et spatiaux (villes jumelles, infrastructures transnationales, délocalisations)-« bilan » : voir livre p. 226 : C/1er parag et doc 1 p. 227

> d’autres organisations régionales aux finalités diverses (économique, culturel ou politique) : ALBA, CARICOM, CAN, etc. : mêmes choses. Point rapide sur l’UNASUR. P. 226 : C/parag 2 et 3

B) Une intégration accentuée par les flux

> les flux économiques et commerciaux : nbrx IDE des E-U au Mexique (par ex maquiladoras, voir vidéo) et au Brésil. Brésil vers autres pays du MERCOSUR. Flux de remises des migrants (rappel et/ou renvoi vers chap Géo « la mondialisation en fonctionnement »). Les remises représentent plus de 30% du PIB d’Haïti ou 15% de celui du Honduras. Flux commerciaux favorisés par les grandes organisations régionales à l’image de l’ALENA ou du MERCOSUR (valeur des échanges multiplié par 10 depuis 20 ans)+nbrx accords bilatéraux entre E-U et autres pays (Chili, Costa Rica, etc.).

> les flux humains (DIAP) : migrants et clandestins/touristes. Schématiquement surtout flux Sud-Nord pour les migrants attirés par les E-U (mode de vie, travail, etc.) et flux touristiques Nord-Sud. Touristes des E-U se dirigent essentiellement vers Caraïbes et Mexique. Flux de retraités américains vers Mexique. Celui-ci sert aussi d’espace de transit pour migrants d’Am Sud. Autre pôle régional attractif pour migrants : Brésil.

=>espaces à grande mixité et brassage culturel : villes (Miami, Los Angeles, Sao Paulo, Mexico), zones frontalières (E-U-Mexique avec les villes-jumelles, Brésil-Uruguay). Apparition d’une « nouvelle » langue à la frontière Brésil-Argentine-Paraguay : le portugnol (http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2011/07/20/la-langue-de-la-triple-frontiere_1550839_3222.html).

Les tentatives d’intégration sont toutefois confrontées à de nombreuses difficultés à l’image des tensions entre Etats, des trop grandes disparités socio-économiques entre pays, de la porosité des frontières qui créé des problèmes entre pays notamment sur la gestion des trafics illégaux, de la recherche de leadership régional, à la méfiance de certains par rapport au libre-échange, etc. 

 

En somme, le continent américain est marqué par de forts contrastes à toutes les échelles (continentale, nationale, régionale et locale). Cette hétérogénéité vient renforcer les tensions, mais l’insertion dans la mondialisation et les dynamiques d’intégration régionale sont toutefois des facteurs de développement qui pourraient limiter les inégalités.

Publicité
Publicité
Publicité