La composition

Dissertation en histoire géographie - Fiche méthodologique

Objectifs de l’exercice (les deux ont autant d’importance) :

• Vérifier que les connaissances ont été apprises et assimilées
• Vérifier vos capacités à produire un discours écrit, structuré en parties et argumenté de manière démonstrative en s’appuyant sur des connaissances précises.

Préparation de la structure du devoir et de son contenu (45 mn pour un devoir de 2h30) :

1° Analyse des termes du sujet : réflexion sur leur sens, définition de tous les mots du sujet, y compris les dates et les espaces géographiques, ainsi que les connecteurs logiques et les conjonctions de coordination, s’il y en a  (et, ou, sans…).

Cette analyse vous permet normalement d’éviter le hors sujet et de voir ce que l’on attend de vous (il est utile de se poser la question suivante : pourquoi le prof a-t-il donné ce sujet précis et pas un autre sujet proche ? Qu’attend-il de moi ?)

2° Réflexion sur les connaissances à utiliser pour le sujet : sur la feuille de brouillon, jetez les idées qui vous viennent, en réfléchissant pour savoir si elles sont au cœur du sujet, importantes mais pas centrales ou à la limite du sujet.

Une fois muni de ce biscuit (ie les connaissances qui vont nourrir votre argumentation), vous pouvez commencer à construire le plan.

3° Construction du plan : En histoire, vous pouvez faire soit un plan chronologique, soit un plan thématique, soit un plan mixte, mêlant du thématique et une progression chronologique. En géographie, vous pouvez faire un plan par échelle (un phénomène vu à l’échelle mondiale ou nationale, puis régionale et enfin, locale. Ou dans l’autre sens, en partant du plus petit et en allant vers le plus grand), un plan par zone (vous découpez l’espace à analyser en plusieurs zones que vous traitez séparément, c’est un peu l’équivalent en géographie du plan chronologique en histoire) ou un plan thématique. En général, plusieurs plans sont possibles pour chaque sujet, mais certains sont mieux adaptés que d’autres. Pour trouver le plan et éviter le hors sujet ou la récitation de connaissance, partez du sujet et réfléchissez à un découpage possible, par époque, par espace ou par thème (ex : habiter la ville, c’est y résider, y travailler et s’y amuser : le sujet habiter la ville peut donc être décomposer en trois parties thématiques ; La guerre 1914-1918 a des causes, un déroulement précis et des conséquences : pour un tel suet, vous pourriez faire un plan I les causes de la guerre II le déroulement III les conséquences de la GM1). Trouver un bon plan demande donc un peu de logique et de bon sens. Si vous n’arrivez pas à faire un plan en partant du sujet, vous pouvez aussi partir des connaissances jetées sur la feuille de brouillon : essayez de les regrouper par famille de thème : lorsque vous êtes parvenus à deux ou trois familles, vous pouvez essayer d’en faire des parties.

Une fois l’architecture du plan construite, il s’agit de la remplir : utilisez la feuille de brouillon où se trouvent les connaissances jetées pour les répartir sur la feuille de brouillon où se trouvent les parties du plan. Une fois le plan rempli, vous êtes prêt à passer à la rédaction.

Rédaction (1h40 + 5 mn de relecture, toujours essentielle pour éliminer les fautes) :

Commencez par rédiger l’introduction, puis la conclusion (sur une feuille de propre, que vous pourrez glisser dans votre copie si vous n’avez pas le temps de la recopier en fin de devoir. Ecrire la conclusion avant le développement a deux avantages : d’une part, vous savez où vous devez arriver avant de rédiger et ne vous perdrez pas en route, puisque vous aurez un objectif déjà défini ; d’autre part, écrire la conclusion à la fin d’un devoir, c’est risquer d’être fatigué et de faire des erreurs d’inattention. Or la conclusion, c’est la dernière chose que votre correcteur va lire et elle va lui laisser une impression déterminante. Il est donc important de la bien soigner et donc, de là préparer à l’avance.  20 mn).

Structure de l’introduction :

• Accroche (cette phrase n’est pas forcément dans le sujet : son objectif est de capter l’attention du lecteur et de susciter son intérêt, elle peut donc être une peu provocante ou étonnante ou paradoxale)
• Définition des termes du sujet (notion, date, espace, conjonction éventuelle)
• Problématique
• Annonce du plan

Attention : les différents passages de l’introduction doivent être reliés les uns aux autres par des phrases rédigées : tout doit s’enchaîner sans rupture et doit être lisser.

Structure de la conclusion :

• Bilan des arguments et des parties du développement
• Réponse à la problématique (c’est le passage essentiel de la CCL : on répond EXPLICITEMENT à la question posée en intro)
• Ouverture soit vers un autre thème, soit vers l’époque suivante, soit vers l’actualité contemporaine (Attention aux fausses ouvertures du style : les Allemands gagneront-ils la Première Guerre mondiale ? De même, attention aux grands parallèles avec le monde contemporain)

Structure des parties :

• Chaque partie commence par un chapeau introductif qui annonce brièvement son contenu.
• Chaque sous partie (argument) commence par une phrase qui fait le lien entre l’argument qui va suivre et le sujet précis (astuce pour éviter le HS et justifier la présence de l’argument : la phrase doit employer un ou des mots du sujet et résumer l’argument en établissant une relation avec le sujet).
• Règle pour les paragraphes : un paragraphe par idée et une idée par paragraphe. Chaque idée, doit aller avec (pour l’illustrer, la démontrer ou la soutenir) un exemple historique précis (une connaissance apprise : date, fait, événement, personnage…). Par exemple, si vous parlez de l’idée de l’exode rural, démontrez-le avec des chiffres précis : 80% de ruraux au XIX, 50% dans les années 1930, 20% aujourd’hui. De même, si vous voulez avancer l’idée que la Première Guerre mondiale a été très meurtrière, illustrez cette idée avec des nombres de morts précis (vous serez notamment jugé sur votre capacité à utiliser des connaissances pour argumenter et à apporter des connaissances précises)
• Chaque partie s’achève par une conclusion partielle, qui récapitule, fait le lien avec la problématique générale et annonce la partie suivante (transition).

Présentation matérielle :

• Au début de chaque paragraphe, faites un alinéa.
• Sautez  une ou deux lignes à la fin de l’introduction, entre chaque partie, avant la conclusion (vous pouvez aussi marquer le passage d’une partie vers une autre par des étoiles).
• Pas de titre intermédiaire dans les dissertations en histoire géo.
• Entre les sous parties, allez simplement à la ligne. Ne sautez pas de ligne après chaque paragraphe.

Principaux types de sujet :

• Sujet évolution (le sujet demande la mise en évidence de l’évolution d’une ou plusieurs notions : ex : La République de 1871 à 1962).
• Sujet tableau : la république en 1879. Plan thématique pour ce type de sujet sans évolution.
• Sujet ET (deux notions A et B reliées par ET. Ex : Métropoles ET milieux en France) : il faut bannir le plan I A II B, mais il faut s’interroger sur les relations entre A et B et trouver des parties qui traitent à la fois de l’un et de l’autre. Plan variable selon le sujet.

Principaux écueils à éviter : le hors sujet et la récitation du cours, sans faire le lien avec le sujet.